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Il était une fois, dans le royaume de Kapilavatthu, en Inde ancienne, un roi qui s'appelait Sudoddhana. Il épousa une belle princesse qui s'appelait Sirímahámáyá. Le roi et son épouse étaient si bienveillants et si bienfaisants que tout le monde les aimait dans le royaume.
Une nuit, la reine fait un rêve extraordinaire...
Quatre deva (des êtres qui vivent dans une sphère d'existence supérieure) soulèvent son lit et la transporte ainsi dans une forêt, dans laquelle ils posent le lit sur une grande pierre plate, à l'ombre d'un bel arbre en fleurs. Ensuite, les deva la lavent et lui mettent de magnifiques habits et de splendides fleurs, avec des parfums exquis. Ils la déposent sur une maison en or. Un éléphant d'un blanc éclatant s'approche, se fait tout petit et entre dans la reine par le côté de son ventre. Le rêve se termine comme cela.
Quand la reine raconte son rêve au roi, il en demande la signification aux astrologues de la cour, qui donnent tous la même réponse :
« La reine Sirímahámáyá a été choisie pour donner naissance à un être qui a des páramí complètes, un être très grand, un être très noble. »
Le roi et la reine sont réjouis par les paroles des astrologues. Pour partager leur joie, ils organisent un grand repas où tout le monde est invité, les riches comme les pauvres. Ils offrent aussi du tissu à ceux qui en ont besoin pour se faire des vêtements.
Six mois après son rêve, la reine Sirímahámáyá a le désir d'aller à Devadaha, le royaume de ses parents. Le roi organise alors son voyage, en s'assurant qu'elle soit bien protégée et installée dans un palanquin magnifiquement décoré.
Sur le trajet, le cortège de la reine passe devant le bois de Lumbini, au pied de l'Himalaya. Ce bois est splendide, riche en fleurs très parfumées où les abeilles se régalent. Il y a aussi des oiseaux de toutes les couleurs qui planent au-dessus de saules. Comme l'endroit lui plait, la reine ordonne que le cortège s'y arrête, pour faire une pause dans la fraîcheur du bois.
Alors que la reine profite d'un agréable repos sous un Sal, son enfant naît. C'est lui qui, une fois grand, deviendra Bouddha.
Aussitôt, le bébé se met à marcher. Il fait sept pas en direction de l'Est. En restant debout, il dit :
« Je suis le plus noble dans cet univers.
Je suis le plus grand dans cet univers.
Je suis le plus digne d'éloges dans cet univers.
Je ne renaîtrai plus dans ce monde.
Je ne renaîtrai pas non plus dans un autre monde. »
Quelques temps plus tard, un ermite très doué en astrologie observe les mains du futur Bouddha et dit :
« Cet enfant est sûrement le futur Bouddha ».
Cette nouvelle met la joie dans le cœur de tout le monde. Ravi, l'ermite se met à rire. Ensuite, il pleure, son visage est marqué par une grande tristesse. Le roi lui demande pourquoi il rit, puis pourquoi après il pleure.
L'ermite explique au roi :
« D'abord, j'ai eu un rire de joie en pensant qu'il y aura de très nombreuses personnes qui vont se libérer pour toujours de la souffrance grâce à l'enseignement du futur Bouddha. Ensuite, j'ai pleuré parce que j'ai pris conscience que comme je suis très vieux, je ne serai plus de ce monde quand le futur Bouddha sera grand et enseignera le dhamma (l'enseignement de la réalité). »
Cinq jours après la naissance du futur Bouddha, le roi fait venir huit brahmanes astrologues très réputés. Après avoir étudié en détail les lignes de la main du bébé, les sept brahmanes les plus anciens sont d'accord sur le même point. Ils donnent leur avis au roi :
« Il y a deux possibilités. Quand ce bébé sera grand, s'il continue de vivre dans la société, il sera un roi très puissant et dominera le monde entier. S'il devient renonçant, il deviendra un bouddha pleinement éveillé. »
Le plus jeune des astrologues, quant à lui, ne voit qu'une seule possibilité :
« Cet enfant est le futur Bouddha ».
Très surpris par ces prédictions, le roi leur demande :
« Comment est-il possible que mon fils se lasse de la vie de prince, quitte le palais pour aller vivre dans la forêt sans rien ? C'est aberrant ! »
Le plus jeune des astrologues lui répond :
« Cet enfant a des páramí complètes, il n'a plus aucun attachement aux sensations. Quand il rencontrera les 4 grands signes (le vieillard, le malade, le mort et le renonçant), il quittera le palais pour vivre comme un ascète, jusqu'à devenir un bouddha. »
Le roi n'apprécie pas du tout l'idée que son fils pourrait devenir un renonçant. La seule chose qui puisse le satisfaire, c'est qu'il devienne le plus puissant des rois. Il décide donc de retenir son fils à l'intérieur du palais, en veillant à le préserver du moindre contact extérieur, afin qu'il ne rencontre pas les 4 grands signes. Pour s'en assurer, il fait rechercher tous ceux qui correspondent à ces signes et les fait mettre en dehors d'une si vaste zone autour du palais qu'on ne peut même pas entendre le meuglement d'une vache qui se trouve à l'extérieur.
Le futur Bouddha, encore bébé, prend le nom de Siddhattha.
Sept jours après la naissance du prince Siddhattha, sa mère, la reine Sirímahámáyá, meurt. C'est alors sa tante qui s'occupe du jeune prince, comme s'il était son propre enfant. Elle s'appelle Mahápajápati Gotamí. Elle peut l'allaiter elle-même, car peu après, elle donne naissance à un petit garçon, qui portera le nom de Nanda.
Quand le jeune prince avait un mois, le roi Sudoddhana s'est rendu dans les champs pour labourer lui-même, une matinée entière, sans relâcher ses efforts. Les paysans et les gens d'autres castes le regardent avec admiration. Il s'agit d'une grande tradition annuelle. D'après cette tradition, les gens pensent que si le roi laboure lui-même un champ, les prochaines récoltes seront abondantes dans tout le royaume.
Pendant que le roi travaille la terre, le jeune Siddhattha est installé à l'ombre d'un arbre à baies. Les femmes chargées de surveiller le bébé finissent par l'oublier complètement, tant elles sont curieuses d'observer la démonstration de labourage du roi. Le jeune prince se retrouve donc seul pendant toute la matinée. Il se redresse en position assise, et se met naturellement à méditer, en se concentrant sur la sensation de l'air qui entre et qui sort par le nez. Rapidement, il parvient à un grand stade de concentration.
Quand le prince atteint l'âge de seize ans, son père fait construire pour lui trois somptueux palais. Il y en a un pour chacune des trois saisons asiatiques. Un pour la saison des pluies, un pour la saison fraîche, et un autre pour la saison chaude.
Chacun de ces trois palais est entièrement recouvert d'or. Le roi veille avec beaucoup de soins à donner à son fils le meilleur. Le jeune Siddhattha obtient alors les meilleures choses pour satisfaire les plaisirs des cinq sens. Les plus belles décorations et des spectacles de danse magnifiques pour le plaisir des yeux. Les musiques les plus mélodieuses pour le plaisir des oreilles. Les repas les plus raffinés et les boissons les plus exquises pour le plaisir du goût. Les fleurs et les encens les mieux parfumés pour le plaisir du nez. Les massages les plus délicats pour le plaisir du corps.
En réfléchissant, le roi se dit que si son fils se marie, il ne renoncerait pas et resterait au palais, devenant le plus grand des rois, et que lui-même aurait alors l'honneur d'être le père du plus grand des rois. Dans ce but, il décide de marier son fils.
Le roi Sudoddhana demande pour son fils la main de la fille du roi Subbabuddha. Ce dernier répond :
« Le prince Siddhattha n'a aucun savoir, on ne lui a jamais rien enseigné, son père ne lui a rien appris. C'est un bel homme, mais rien de plus. Il est donc inutile ; une telle personne ne mérite pas ma fille. »
Le roi Sudoddhana parle de ce refus avec son fils Siddhattha, qui dit alors :
« Je n'ai pas besoin d'apprendre quoi que ce soit, je possède déjà toutes les connaissances. Qu'est-ce que tu veux que je te montre ?
— Le tir à l'arc ! »
Le roi a répondu sans hésitation, il sait très bien que le tir à l'arc est la chose la plus difficile. C'est aussi ce qui représente le mieux la puissance et l'habileté pour un prince qui en a une bonne maîtrise.
Afin de prouver ses capacités à son père, le prince Siddhattha se tient debout sans la moindre protection, et ordonne à quatre archers de se placer autour de lui et de tirer sur lui une flèche chacun, tous en même temps. Alors que les quatre flèches sont lâchées simultanément à très grande vitesse sur le prince, il les esquive d'un geste sûr et gracieux. Dans le même élan, il renvoie les quatre flèches au centre du bouclier de chacun des quatre archers.
Ensuite, le prince Siddhattha accomplit encore beaucoup d'autres exploits. Entre autres, il monte sur des éléphants et des chevaux, tout en faisant des figures très difficiles et très spectaculaires. Il montre ses talents de lancer au couteau, tout aussi surprenants. À chaque fois, tout le monde applaudit et crie d'admiration, ce qui donne au palais tout entier un air de grande fête. Comme le prince fait connaître ses capacités exemplaires dans tous les domaines, il obtient une grande célébrité.
Maintenant, le roi Subbabuddha est heureux et fier de donner la main de sa fille au prince. Il l'envoie au palais de Kapilavatthu. Peu avant le mariage, de nombreux cadeaux sont offerts au palais. En plus de cadeaux, beaucoup de personnes de haute caste envoient aussi leur fille, en espérant que le jeune prince la choisira pour épouse.
Le jour du mariage, il choisit néanmoins la princesse Yasodhará. On dit qu'elle est aussi exquise que l'or. Toutes les filles qui s'occupaient de la princesse quand qu'elle vivait encore dans le palais de son père l'ont suivie au palais du prince Siddhattha.
Dès son mariage, le jeune prince vit avec la princesse Yasodhará dans le bonheur, le confort et le luxe.
Un jour, quand le prince Siddhattha avait vingt-huit ans, il est sorti du palais pour se rendre dans le magnifique jardin royal de Kapilavatthu. Le char qui le transporte alors est tiré par quatre chevaux. La princesse l'accompagne, ainsi que le cocher, des soldats et quelques personnes de la cour. Juste en arrivant devant le jardin royal, le prince voit le premier des quatre grands signes : un vieillard. Il tremble en se tenant sur sa canne. Durant toute sa vie, le prince, n'a vu que des jeunes personnes. Il est très surpris, et même choqué. Il en parle avec le cocher :
« Cet homme n'est pas comme les autres. Il n'a plus de dents, ses cheveux sont tout blancs, sa peau est fripée, complètement ridée, son dos est tout courbé. On dirait qu'il n'a plus que la peau sur les os, et il tremble. Qui est-ce ?
— C'est un vieillard. Une personne devenue très âgée.
— Auparavant, je n'ai vu de personnes comme lui, et je n'en ai jamais entendu parler, non plus. Comment se fait-il qu'il soit comme ça ? Expliquez-moi !
— Quand on vit pendant longtemps, quand le temps passe, on finit par devenir comme cela, tout le corps dépérit.
— Moi aussi, je vais inévitablement devenir comme ça, un jour ?
— Tous les êtres vieillissent de cette façon. Quand on a un corps, on finit inévitablement par connaître la vieillesse.
— Je peux donc moi aussi connaître la vieillesse. Je suis tellement bouleversé que ne veux plus aller au jardin. Faites demi-tour et rentrons au palais ! »
Avoir vu le premier des quatre grands signes donne au jeune prince une grande prise de conscience. Il est épouvanté en pensant qu'il ne restera pas jeune indéfiniment. Le roi est étonné de voir le char du prince revenir si vite au palais. Il questionne le cocher :
« Comment se fait-il que vous n'êtes pas restés au jardin royal ?
— Le prince n'a même pas voulu y entrer tellement qu'il est bouleversé, Sire.
— Qu'est-ce qui a pu le bouleverser à ce point ?
— Il a vu un vieillard, Sire. »
Le roi comprend aussitôt ce que son fils a dû ressentir en voyant cela. Il s'inquiète, car il pense qu'un autre jour, son fils risque de découvrir les trois autres signes. Pour cette raison, il fait mettre les personnes qui correspondent à ces trois autres signes en dehors d'une zone qui s'étend deux fois plus loin qu'avant. En plus de cela, le roi fait donner encore plus de réjouissances et de distractions pour le prince. Ainsi, il pense que son fils oubliera la vision choquante qu'il a eue.
Uuatre mois plus tard, comme le prince Siddhattha a de nouveau le désir d'aller au jardin royal, les gens de la cour préparent le char. Juste avant d'entrer dans le jardin, le prince voit le deuxième des quatre grands signes : un malade. Il n'a même pas la force de bouger, son corps est recouvert de pustules. Durant toute sa vie, le prince, n'a vu que des personnes en bonne santé. Il est très surpris, et même choqué. Il en parle avec le cocher :
« Cet homme n'est pas comme les autres. Ses yeux sont ternes et à peine entrouverts. Il gémit comme s'il ressentait sans arrêt de la douleur. On dirait qu'il est complètement faible. Qui est-ce ?
— C'est un malade. C'est une personne qui a une maladie.
— Auparavant, je n'ai jamais vu de personnes comme lui, et je n'en ai jamais entendu parler, non plus. Comment se fait-il qu'il soit comme ça ? Expliquez-moi !
— Le corps de cet homme est affecté par une maladie, c'est-à-dire un problème de santé. Il existe de nombreuses maladies.
— Moi aussi, je vais inévitablement connaître ça, un jour ?
— Tous les êtres attrapent des maladies, un jour ou l'autre. Personne ne peut y échapper, personne ne peut rester toujours en parfaite santé. Quand on a un corps, on peut avoir des souffrances physiques diverses.
— Je peux donc moi aussi connaître la maladie. Je suis tellement bouleversé que ne veux plus aller au jardin. Faites demi-tour et rentrons au palais ! »
Avoir vu le deuxième des quatre grands signes donne au jeune prince une grande prise de conscience. Il est accablé en pensant qu'il ne restera pas en bonne santé indéfiniment. Le roi est étonné de voir le char du prince revenir si vite au palais. Il questionne le cocher :
« Comment se fait-il que vous n'êtes pas restés au jardin royal ?
— Le prince n'a même pas voulu y entrer tellement qu'il est bouleversé, Sire.
— Qu'est-ce qui a pu le bouleverser à ce point ?
— Il a vu un malade, Sire. »
Le roi comprend aussitôt ce que son fils a dû ressentir en voyant cela. Il s'inquiète, car il pense qu'un autre jour, son fils risque de découvrir les deux autres signes. Pour cette raison, il fait mettre les personnes qui correspondent à ces deux autres signes en dehors d'une zone qui s'étend trois fois plus loin qu'avant. En plus de cela, le roi fait donner encore plus de réjouissances et de distractions pour le prince. Ainsi, il pense que son fils oubliera la vision choquante qu'il a eue.
Quatre mois plus tard, le prince Siddhattha souhaite encore aller au jardin royal. Juste avant d'entrer dans le jardin, le prince voit le troisième des quatre grands signes : un mort. Autour de lui, un groupe de gens est en train de préparer la cérémonie funéraire. Durant toute sa vie, le prince, n'a vu que des personnes en vie, et il était convaincu que tout le monde vivait éternellement. Il est très surpris, et même choqué. Il en parle avec le cocher :
« Que font ces gens ?
— Ils préparent un palanquin pour transporter un mort.
— Auparavant, je n'ai jamais vu de mort, et n'en ai jamais entendu parler, non plus. Emmenez-moi voir cette personne morte ! »
Le cocher avance le char, et le prince en descend, puis s'approche du mort pour l'observer de près. Le cadavre a la peau blanchâtre, d'un aspect lugubre, il commence déjà à se décomposer. Le prince est très surpris de voir qu'un être humain puisse devenir aussi répugnant. Il interroge le cocher :
« Comment expliquez-vous la mort ?
— Quand on devient mort, on ne revoit plus jamais sa famille, ni ses amis.
— Moi aussi, je serai mort, un jour ? Est-ce que je vais inévitablement connaître la mort ? Moi aussi, un jour, je ne reverrai plus jamais ma famille, ni mes amis ? (Le prince ne savait pas que sa mère était morte, car le jour de son décès, il n'avait que sept jours, et depuis, on lui a toujours laissé croire que sa tante était sa vraie mère).
— Tous les êtres de l'univers connaîtront la mort. Le corps de tout le monde finit par mourir et dépérir de cette façon. Vous aussi, un jour vous serez mort, et alors, vous ne reverrez plus votre famille, ni vos amis.
— Je peux donc moi aussi connaître la mort. Je suis tellement bouleversé que ne veux plus aller au jardin. Faites demi-tour et rentrons au palais ! »
Avoir vu le troisième des quatre grands signes donne au jeune prince une grande prise de conscience. Il est effrayé en pensant qu'il ne restera pas tout le temps vivant. Le roi est étonné de voir le char du prince revenir si vite au palais. Il questionne le cocher :
« Comment se fait-il que vous n'êtes pas restés au jardin royal ?
— Le prince n'a même pas voulu y entrer tellement qu'il est bouleversé, Sire.
— Qu'a-t-il bien pu le bouleverser à ce point ?
— Il a vu un mort, Sire. »
Le roi comprend aussitôt ce que son fils a dû ressentir en voyant cela. Il s'inquiète, car il pense qu'un autre jour, son fils risque de découvrir le dernier des quatre signes. Pour cette raison, il fait mettre les personnes qui correspondent à ce signe en dehors d'une zone qui s'étend quatre fois plus loin qu'avant. En plus de cela, le roi fait donner encore plus de réjouissances et de distractions pour le prince. Ainsi, il pense que son fils oubliera la vision choquante qu'il a eue. Néanmoins, le jeune prince veut rester seul dans sa chambre, parce qu'il est trop choqué par ce qu'il a vu. Tout seul, il songe :
« Ainsi, dans le monde, tous les êtres doivent mourir un jour ou l'autre. Personne n'a découvert comment éviter ça. Il doit bien y avoir un moyen d'y arriver. Je dois trouver la solution et en faire profiter à tout le monde ! »
Quatre mois plus tard, comme le prince Siddhattha a de nouveau le désir d'aller au jardin royal, les gens de la cour préparent le char. Juste avant d'entrer dans le jardin, le prince voit le dernier des quatre grands signes : un renonçant. Il a le crâne et le menton rasés, et il est habillé d'un simple tissu (couleur de terre). Il est assis et immobile, et s'entraîne à développer la concentration. Durant toute sa vie, le prince, n'a vu que des personnes occupées à diverses activités. Il est surpris, et intrigué. Il en parle avec le cocher :
« Ce personnage n'est pas comme les autres. Il a l'air noble et serein. Il n'a pas de cheveux, ni de barbe. L'habit qu'il porte n'est pas comme celui des autres non plus. Qui est-il ?
— C'est un renonçant.
— C'est quoi, un renonçant ?
— C'est une personne qui s'entraîne pour essayer de se libérer de la vieillesse, de la maladie et de la mort. Sa générosité est sans limite. Il s'entraîne sans relâche au développement d'une conduite parfaite. Il ne consacre sa vie qu'à cela, il porte sur lui ce simple tissu. Il renonce à tous les plaisirs de la vie laïque. Une personne comme lui est appelée un renonçant. Un renonçant, c'est une personne qui est proche du dhamma (connaissance juste de la réalité), qui ne commet pas de faute, qui observe une conduite pure. Il sait que sa pratique est bonne. Il n'embête pas les autres, il prend toujours soin des autres, il ne veut que le bien pour tout le monde. Il comprend que c'est bien.
— J'ai beaucoup d'admiration pour des personnes comme ça, qui s'entraînent pour se libérer de la vieillesse, de la maladie et de la mort. Voilà une noble manière de vivre ! »
Comme le prince souhaite parler directement au renonçant, il s'approche de lui, et lui adresse les mêmes questions qu'il vient de poser au cocher. Le renonçant lui donne les mêmes réponses. Alors, le prince le félicite pour sa noble façon de vivre.
Très heureux, le prince entre dans le jardin royal. Il s'assoit à l'ombre d'un bosquet, et savoure les délicieux parfums des fleurs, qui ont des couleurs aussi belles que le ciel d'un coucher de soleil. Le prince pense à la découverte qu'il vient de faire, il connaît alors le plus intense des bonheurs.
La princesse Yasodhará n'est pas venue au jardin cette fois-ci, car elle est enceinte. Le prince Siddhattha reste jusqu'à la fin de la journée dans le jardin royal, en profitant paisiblement de la beauté de l'endroit et de sa tranquillité. Pendant ce temps, son épouse met au monde un petit garçon. Un messager est vite envoyé au jardin pour informer le prince. Quand il apprend que son fils est né, le jeune prince se sent très triste. Il dit à voix haute :
« J'avais de l'attachement pour mon épouse, et à présent, ce problème est multiplié par deux. La naissance de mon fils est un attachement supplémentaire qui m'emprisonne encore plus. Le malheur que je ressens tout d'un coup est comme la lune qui se retrouve dans l'ombre d'une éclipse. »
Quelqu'un est allé répéter ces paroles au roi Sudoddhana. Il donne alors le nom de son petit-fils qui vient de naître. Il l'appelle Ráhulá, ce qui veut dire « éclipse de lune » en pali. Après avoir passé toute la journée dans le jardin, le prince Siddhattha rentre dans son palais, où a lieu une grande fête, organisée par le roi. Il a invité les meilleurs danseurs et les meilleurs chanteurs du royaume pour fêter la naissance de son petit-fils Ráhulá, mais surtout pour tenter de rendre le prince joyeux, car il n'est plus satisfait de son existence de prince. Le roi fait très attention au bonheur de son fils, parce qu'il veut qu'il devienne un très grand roi.
Sur le chemin du retour, un peu avant d'arriver au palais, le prince Siddhattha croise une jeune princesse, nommée Kiságotamí. Dès qu'elle voit le prince, elle lui dit :
« Oh ! Votre mère doit être comblée de bonheur ! Votre père doit être comblé de bonheur ! Votre épouse doit être comblée de bonheur ! »
Quand il entend ça, le prince se dit :
« Ce n'est pas possible ! Comment est-ce que la mère, le père et l'épouse de quelqu'un qui a encore des impuretés mentales pourraient être comblés de bonheur ? Ce n'est qu'une fois qu'on a éliminé l'avidité, l'aversion et l'ignorance qu'il y a de quoi être comblé de bonheur. Ce n'est qu'une fois qu'on est libéré de la naissance, de la vieillesse, de la maladie et de la mort qu'on peut vraiment connaître le bonheur. »
En suite, il prend une grande décision :
« Cette nuit, je vais partir dans la forêt à la recherche de la Paix, je vais tout faire pour me libérer de la naissance, de la vieillesse, de la maladie et de la mort. »
La version de « La vie de Bouddha » proposée ici est parfaitement fidèle à l'enseignement originel de Bouddha, car elle s'appuie sur les textes canoniques.
Textes, graphisme et photos : Moine Dhamma Sāmi • Mise en ligne de cette page : 02.03.2007
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