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Il y a trois points communs à tout ce qui existe dans l'univers : anicca, dukkha, et anatta. Les gens, les animaux, les objets, les villes, les montagnes, les planètes, les étoiles, le plaisir, l'argent, la connaissance, les souvenirs, tout ce que tu peux imaginer, tout ce que tu ne peux pas imaginer, absolument tout est anicca, dukkha, et anatta. Ces trois mots sont des mots en pali. Voyons ensemble ce qu'ils veulent dire...
"anicca" se prononce "anitcha" et signifie "impermanence". Rien ne peut exister pour toujours, sans se terminer, un moment ou l'autre, un jour ou l'autre. Quand tu as du plaisir en mangeant un bon gâteau au chocolat, même si ce plaisir dure longtemps, il ne peut pas durer pour toujours. C'est pareil pour tout.
Il y a des choses qui ne durent pas très longtemps, comme les papillons, les fleurs, les piles, les mouchoirs... Et il y a des choses qui durent longtemps, comme les maisons, les montagnes, les fleuves... Néanmoins, même ces choses finiront inévitablement par disparaître.
C'est pour cette raison que, lorsqu'on est raisonnable, on essaie de connaître la réalité de mieux en mieux pour avoir de moins en moins d'attachements. C'est à ça que sert la pratique du dhamma (le Bouddhisme). Parce que plus on a des attachements et plus on souffre. Par exemple, si tu t'attaches à un jouet ou à un livre, tu seras déçu(e) ou énervé(e) si tu le perds. Si tu t'attaches à un endroit, tu seras triste si tu dois le quitter. Si tu t'attaches à un principe ou à une idée, tu seras frustré(e) si quelqu'un fait le contraire. Si tu n'as pas d'attachements, tout peut arriver et tu ne seras jamais triste, déçu(e) ou fâché(e).
"dukkha" se prononce "douca" et signifie "souffrance" ou "insatisfaction". Rien ne peut être complètement satisfaisant, plaisant à 100%. Tout comporte une part de souffrance dans la vie, même les meilleures choses, parce que tout à des limites. Quoi que tu fasses, il y a toujours des imperfections. Quand tu vis un moment heureux, où tout va pour le mieux, ça ne dure jamais très longtemps. Si tu connais de la joie, c'est parce qu'il y a eu de la peine avant.
Même si le monde était entièrement à toi et que tu pouvais faire tout ce que tu voulais, tu trouverais toujours quelque chose qui ne va pas.
La seule manière de se sentir heureux tout le temps, c'est de ne rien avoir, de ne rien faire concernant les plaisirs, et de se contenter du minimum pour vivre. Et encore, on peut tout de même avoir des maladies, des accidents ou d'autres problèmes.
Quand on est sage, on voit clairement qu'il y a partout et dans tout de la souffrance ou de l'insatisfaction. C'est pour ça qu'on reste plus tranquille et qu'on sait se sentir bien avec peu de choses.
"anatta" se prononce "anata" et signifie "n'existe pas par lui-même". Rien ne peut apparaître de lui-même. Tout ce qui existe est seulement le résultat de plusieurs choses et se divise en plusieurs éléments. Quand tu admires un beau portable ou un beau vélo, ce n'est pas quelque chose qui existe par lui-même, mais c'est juste un assemblage de petites pièces. C'est pareil pour tout.
Même toi, tu n'existes pas par toi-même ; tu es le résultat d'un processus naturel et tout ton corps n'est qu'un ensemble de particules, comme les pièces d'un puzzle : il y a les yeux, les dents, les cheveux, les os, la chair, le sang, la graisse, etc.
Lorsqu'on sait bien faire face à la réalité, on a beaucoup moins de désirs, parce qu'on comprend que tout ce qui existe n'est qu'une suite de causes et de résultats. On sait que personne ne peut forcer les choses à se passer toujours comme il le veut, car tout ce qui arrive ne dépend jamais d'une seule chose. Dans l'autre sens, on ne peut pas non plus toujours tout éviter ce qu'on ne veut pas.
Plus tu auras des désirs, plus tu rencontreras des problèmes, parce que les choses ne se passent pratiquement jamais comme on voudrait. C'est pour ça que mieux tu te contenteras des situations comme elles t'arrivent, mieux tu te sentiras.
Tout l'enseignement de Bouddha peut se résumer en 4 points, qu'on appelle les 4 Nobles Vérités. Chacun de ces 4 points a été découvert par Bouddha et peut être vérifié par soi-même si on pratique correctement le dhamma (tout ce site sert à expliquer ce qu'est le dhamma et comment le pratiquer dans la vie de tous les jours).
Tout ce qui existe est soumis à la souffrance, à l'insatisfaction. Dans la vie, personne n'échappe à la souffrance, qui peut être de plusieurs sortes : la souffrance d'être séparé des choses et des personnes qu'on aime, la souffrance d'être obligé de se retrouver avec des choses et des personnes qu'on n'aime pas, la souffrance de la faim, du froid, des divers problèmes de la vie, la souffrance des maladies, la souffrance de la vieillesse, la souffrance de la mort...
Pour chaque souffrance, il y a toujours une cause, c'est-à-dire une raison pour qu'elle apparaisse. Ce qui fait apparaître la souffrance, c'est les impuretés mentales : la colère, le désir, la peur, la jalousie, l'orgueil... Toutes ces impuretés existent parce qu'on a de l'avidité (on veut avoir des choses), de l'aversion (on veut fuir des choses) et de l'ignorance (on ne connaît pas les choses comme elles sont vraiment). Pour éliminer la souffrance, il faut donc éliminer ces mauvais éléments qui sont comme un poison pour le mental.
Comme c'est le désir, la colère et l'ignorance qui sont la cause de la souffrance, on doit les supprimer pour faire cesser la souffrance. La cessation du désir, de la colère et de l'ignorance entraîne donc la cessation de la souffrance. L'expérience qui permet de supprimer ces « poisons du mental » s'appelle nibbána, en pali. C'est aussi ce qu'on appelle l'Éveil. Pour arriver à nibbána, il faut s'entraîner à vipassaná (voir : la vision directe dans la réalité).
Pour arriver à éliminer pour toujours les impuretés mentales, qui sont la raison de la souffrance, il faut suivre le noble chemin (ou voie) du dhamma. Dans ce cas, le mot « chemin » est une image. Ce n'est pas un chemin comme un chemin de terre à la campagne, mais un ensemble d'habitudes à avoir, à développer. Ce chemin est « noble », c'est-à-dire pur, respectable et bénéfique, car il apporte les meilleurs résultats pour tous. Ce noble chemin est celui du « dhamma », car c'est celui qui mène à la compréhension juste de la réalité.
Toute la pratique du dhamma conduit peu à peu vers nibbána, la fin de la souffrance. Pour que cette pratique soit efficace, pour qu'elle mène jusqu'à la fin de la souffrance, elle doit être complète. Pour que la pratique du dhamma soit complète, on doit s'entraîner et parfaire huit choses (ce qui explique les huit parties du logo dhammadána) :
La sagesse, c'est la plus grande des richesses, parce que ça n'apporte que des choses positives et parce que personne ne peut nous l'enlever. Quand on a de la sagesse, on comprend très bien les choses, les gens, les situations, on ne fait que des kusala (des bonnes actions, des bonnes paroles, des bonnes pensées), et on est très apprécié des autres.
Pour bien développer la sagesse, il faut s'entraîner à la méditation. Et pour que la méditation soit propice, il faut d'abord bien s'entraîner à la générosité et à la vertu.
Le jour où tu arriveras à bien observer ce qui apparaît par tes six portes sensorielles, tu auras une grande sagesse. Parce qu'un sage, c'est quelqu'un qui connaît la réalité ...telle qu'elle est, et la réalité, c'est tout ce qui se passe par les six portes sensorielles. Connais-tu les six portes sensorielles ? Réponse :
N'importe quel acte produit un résultat. Dans l'autre sens, tout ce qui arrive est le résultat d'un ou plusieurs actes. C'est une loi naturelle qu'on appelle le kamma (et karma en sanskrit) et qui ne laisse absolument rien au hasard. Cela explique pourquoi on subit tout ce qu'on fait, en bien comme en mal. On est donc responsable de ses moindres actes ; si on commet des actes bénéfiques (kusala), on recevra inévitablement un jour ou l'autre des conséquences heureuses, si on commet des actes nuisibles (akusala), on recevra inévitablement un jour ou l'autre des conséquences malheureuses.
Comme n'importe qui, tu es donc responsable de tous tes actes, et rien ne peut être caché ou changé. C'est pour cela qu'il est important d'avoir des comportements, des paroles et des pensées bénéfiques, et d'éviter les mauvais comportements, paroles et pensées.
Si quelqu'un a beaucoup de chance dans sa vie, qu'il est riche, toujours en bonne santé, qu'il a une belle apparence, des bonnes capacités intellectuelles, qu'il est entouré de beaucoup d'amis, c'est parce qu'il a commis beaucoup de bons actes dans ses vies passées. Au contraire, si quelqu'un est malchanceux dans sa vie, qu'il est pauvre, en mauvaise santé, qu'il a une vilaine apparence, qu'il a des problèmes pour réfléchir, qu'il a beaucoup d'ennemis, c'est parce qu'il a commis beaucoup de mauvais actes dans ses vies passées.
Ainsi, la vie que tu mènes maintenant est le résultat de tes actes dans les vies passées, et les actes que tu fais dans cette vie auront comme résultat ce que tu subiras (en bien ou en mal) dans tes prochaines vies. Bien sûr, il y a aussi beaucoup d'actes qui donnent des résultats dans la même vie, dans la même année, dans la même journée, ou même tout de suite après.
Le seul moyen de ne plus être sous l'emprise du kamma, c'est de sortir du samsará, qui est le cycle sans fin des existences. Si les sages pratiquent le dhamma avec grande motivation, c'est parce que c'est le seul moyen d'arriver à la paix de nibbána, unique moyen de se libérer de ce cycle illimité d'insatisfactions dans lequel nous sommes tous.
C'est ainsi que la réalité est, mais il ne faut pas le croire ; il faut le voir. La seule possibilité de le vérifier, c'est de s'entraîner longtemps à observer la réalité qu'on vit chaque jour, en détail et de la manière la plus directe (voir : méditation).
Textes, graphisme et photos : Moine Dhamma Sāmi • Mise en ligne de cette page : 02.03.2007
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